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Le projet de fin d’étude Liverpool Arrival City s’inscrit dans la continuité d’un mémoire de fin d’étude «Camp d’exilés, forme urbaine fantôme». Après avoir étudié extensivement les camps d’exilés, et les trajectoires de ce public dans la ville, j’ai souhaité orienté mon projet de fin d’étude sur une notion abordé au cours de mon travail de recherche : «l’arrival city».
L’ «arrival city» est un terme emprunté à l’ouvrage faisant suite à l’exposition du pavillon allemand à la biennale de Venise de 2016. Il désigne un quartier, une rue d’une importance capitale pour les personnes exilé.e.s nouvellement arrivées.
Il s’agit des lieux d’échanges économiques et sociaux entre les nouveaux arrivants et les personnes issues d’une même communauté, installé.e.s dans la ville. Abordable et en rez-de-chaussée il s’agit en réalité des commerces tenus par des personnes exilés, installées et intégrées ainsi que, et surtout des espaces publics situés à proximité. C’est là où ont lieu les rencontres et les échanges entre les personnes qui construisent des réseaux de connaissances permettant d’obtenir des informations administratives ou encore un travail. Ce type d’échange est incontournable dans un processus d’installation et d’intégration. C’est une porte d’entrée dans la ville pour les exilé.e.s.
À Liverpool, la présence des communautés étrangères correspondant aux nationalités des réfugiés est particulièrement visible dans le quartier de Toxteth qui se situe au Sud du centre de Liverpool. C’est un quartier traditionnellement marqué par la présence de minorités ethniques et culturelles à Liverpool et qui porte aujourd’hui une identité liée à la diversité culturelle très forte.
Les premiers exilés qui ont habité le quartier étaient des Irlandais ayant fuient la famine au XIX même siècle. Cette population émigrée s’est ensuite renouvelée suivant les différentes vagues migratoires au fil du temps. Formant aujourd’hui une structure sociale marquée par la diversité culturelle.
On trouve aujourd’hui dans le quartier de nombreux commerces, et des « community centers» correspondant à la présence de ces communautés.
J’ai choisi de m’intéresser plus particulièrement à la rue de Lodge lane, qui concentre des commerces étrangers de proximités et qui est connectée aux équipements publics de quartiers.
Le fonctionnement des commerces à l’échelle du quartier est lié à la configuration de la rue par rapport au tissu résidentiel dans lequel elle se situe.
La rue est perpendiculaire à un réseau de rues résidentielles de maison en bandes appelées «terrasses houses». Certaines bandes se déploient sur plus de 350m et comptent plus de 55 maisons. Les commerces profitent de leur proximité leurs connexions à des rues résidentielles relativement denses.
La configuration de la rue dans son tissu urbain de «terrasses houses» s’est vue modifiée à partir des années 70, où une partie des bandes de maisons abandonnées ou en mauvais état ont été détruites dans des politiques de «slum clearance». Elles ont été remplacées par des lotissements de maisons individuelles en «cul-de-sac» et de grands équipements relativement fermés sur eux-mêmes.
Dans les années 80, le quartier qui considéré comme le quartier noir de Liverpool est le théâtre d’émeutes raciale, une partie de la population s’est révolté contre la stigmatisation de la communauté noir et l’inaction des pouvoir publique quand à la paupérisation du quartier.
Une partie des commerces située en tête d’îlots des bandes de terrasses ont été détruits suite à ces émeutes laissant des sur la rue des espaces en suspend qui ne participe pas à son activité.
Suite aux émeutes le type de commerces dans la rue s’est renouvelés. Les commerces des communautés appartenant aux minorité originellement située sur Granby street s’est déplacé et développé sur la rue de Lodge Lane. Ces petits commerces de types épicerie, taxi phone et restaurants étrangers constituent la majorité des commerces de la rue.
Les associations, les commerces, comme le street art présent dans la rue et le quartier ainsi que les événements culturels permet d’affirmer qu’il existe une véritable vie de quartier et une identité multiculturelle consciente et célébrée.
Cependant, il n’y a dans la rue qu’un unique espace public aménage. La structure urbaine de la rue ne permet pas aujourd’hui la qualifiée d’Arrival city malgré son potentiel en raison du peu de lieux ou il est possible de rester et d’échanger dans l’espace publique.Le projet propose de réactiver les espaces en suspend situés de part et d’autre de la rue en respectant la morphologie des îlots « terrasse houses » (maison en bande). Cette partie du projet concerne les espaces en suspend que l’on trouve sur la rue en matière de dimension et d’aménagements ou plutôt de non-aménagement. Produisant des scissions dans la continuité de la rue constitué de façade commerciales actives. Le dessin du projet sur la parcelle est à comprendre comme un archétype qui peut être reproduit dans le temps dans l’ensemble des espaces en suspend sur la rue selon les besoins futurs en matière d’hébergements et d’activités économiques. Le projet se compose au rez-de-chaussée de commerces de petite dimension (environ 60m²) en rez-de-chaussée, ce qui correspond aux dimensions des commerces existant dans la rue et capacité locatives du public susceptible ne s’y installer. Les premiers suivent l’alignement de la rue, et les seconds sont placés en retrait, de façon à ce qu’il soit ouvert sur l’espace public aménagé. Permettant d’aménager des terrasses pour les restaurants. À l’étage, des logements de différentes typologies des studios et des T3 peuvent accueillir des personnes seules comme des familles.
Une salle commune un espace collectif extérieur permettant aux habitants de se réunir mais peut avant tout servir aux visiteurs notamment aux travailleurs sociaux.
L’espace public par sa forme se veut accueillant. Il forme un angle ouvert sur la rue, qui se réduit vers l’intérieur de l’ilot, vers l’entrée des logements d’accueil et vers la venelle qui coupe les rangées de terrasses houses. De façon à produire un espace plus intime lié à l’échelle domestique de l’îlot et des logements situés au-dessus des commerces. La jardinière dont le pourtour est une assise permet la permanence des personnes dans l’espace public, et cherche à s’adapter au degré d’intimité ou aux usages que les personnes recherchent lorsqu’ils s’y installent.
Le second ilot, est unique et se veut générateur du projet. Il suit la même logique de programmation que le premier avec des commerces, des logements et des espaces publiques plus ou moins lié aux activités commerciales de la rue. La taille de l’opération et l’échelle de son influence sont supérieures. Les logements créés ne se concentrent pas seulement au niveau des commerces mais également dans la profondeur de l’îlot. Je propose de redécouper l’ilot avec des cheminements piétons qui permettent de relier la rue avec un quartier résidentiel à l’Ouest et une zone commerciale au Nord.