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Margot El Andaloussi-Lacanal : Centrale villageoise
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La Pomponnette est un quartier d’habitation situé au coeur de la forêt. Ce quartier a la particularité d’être traversée par des lignes RTE dont les pylônes électriques viennent ponctuer le paysage de La Pomponnette. Les trois entités que l’on trouve le plus en se promenant dans ce quartier sont alors les logements, aux typologies diverses et variées, les pylônes et les arbres. C’est ce mélange qui amène à une réflexion sur la présence de l’énergie dans ce quartier.

Le secteur bois-énergie est une branche que la France cherche à développer et mettre en valeur depuis quelques années afin de promouvoir une énergie verte. Cependant, les façons de produire cette énergie ne sont pas toujours éthiques et invalident cette revendication. Plusieurs facteurs sont à l’origine de ce manque de vertu. Le plus important est le dimensionnement des centrales qui demandent une trop grande quantité de combustible pour lesquelles les forêts Françaises ne peuvent pas suivre, il devient alors compliqué de tracer la provenance du bois qui peut très bien provenir d’une autre région, voir d’un autre pays, ce qui impacte énormément sur la pollution et rend les bénéfices écologiques du bois énergie nul ou négatif. Développer des centrales bois-énergie à l’échelle d’une petite commune ou d’un quartier peut être une solution pour gérer le bois plus durablement. Je propose donc une centrale villageoise afin de développer les modèles de production et consommation d’énergie locale. Une centrale qui fournira en énergie électrique et thermique le quartier pavillonnaire dans lequel il s’implante. Mon intention principale est donc de rendre la production de cette énergie visible et accessible pour les consommateurs. La rendre accessible signifie y apporter une notion de pédagogie pour permettre la compréhension de cette ressource. En l’ouvrant aux habitants du quartier, je créé alors un lieu public de rencontre au coeur d’un milieu énergétique comme le foyer au coeur d’un village.

Ma seconde intention est de rendre le bois, qui est le matériau de production énergétique utilisé sur le site, plus visible en l’utilisant comme matériau de construction et comme élément paysager, il apparait alors sous diverse formes. La première est l’arbre, mis en scène dans une pépinière, qui vient créer un paysage arboré autour des pylônes et du hangar. La seconde forme est la bûche, nécessitant une période de séchage avant de la faire brûler, elle peut devenir un élément paysager important. La troisième forme est constructive, le bois brut est le matériau principal utilisé dans la transformation du hangar puisqu’il sert pour la structure de la façade et son habillage.

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PROBLEMATIQUE DE LA FILIERE DE MASTER « TRANSFORMATION

La filière de master « Transformation » repose sur trois postulats.

Le premier est que la discipline architecturale – aussi bien que le métier d’architecte – ne seront plus guidés, dans les années à venir, par l’élaboration d’un monde neuf. Non parce que les enjeux du monde actuel sont stables. Nous savons que c’est tout le contraire : l’impératif environnemental invalide un grand nombre des situations construites dont nous héritons et la probable crise climatique qui s’annonce ne fera qu’augmenter l’étendue de cette obsolescence. C’est là le paradoxe inédit dans lequel nous sommes désormais plongés : il faudrait construire un monde plus durable, moins obsolescent, mais nous devons, en même temps réduire drastiquement la consommation des sols et des ressources pour faire face au défi écologique. C’est donc avec et non sur les ruines de la modernité industrielle qu’il nous faut apprendre à construire.

Le second postulat est la remise en jeu d’une notion architecturale historique : l’inscription dans un temps long qui ne limite pas celui de l’œuvre. Ce postulat nous amène à envisager l’architecture comme la mise en forme d’une mutation et non comme la seule projection circonstanciée d’une idée ou d’un programme. Il s’agit de s’émanciper de la priorité donnée à l’objet architectural – et à ses innovations – au profit d’une approche qui prend en compte les processus temporels et les états successifs de chacune des situations.

Le troisième postulat est que la préparation d’un site destiné à accueillir une construction ou un aménagement fait partie intégrante du projet architectural : elle en constitue le premier acte. Une des questions les plus négligées depuis un siècle et demi nous semble être celle du sol. La nécessité dans laquelle nous sommes plongés d’envisager le monde « dans ses murs » constitue ainsi une formidable occasion de réinvestir cette question séculaire.

ATTENDUS

L’objectif de cet exercice conclusif de la filière est d’élaborer un projet personnel de transformation d’une situation construite abandonnée ou obsolète. Chaque situation a été identifiée au terme d’une exploration par groupes de la communauté d’agglomération de Blois, selon cinq thèmes distincts : paysage, forme urbaine, alternative, économie et gouvernance. Cette exploration s’est déroulée durant le S9. Les étudiant.e.s sont amenés à développer individuellement leur projet en rapport avec l’existant et à élaborer une architecture qui tout à la fois révèle et ressuscite celui-ci.

FONDEMENTS

L’atelier repose sur cinq fondements principaux :

  1. La mise en distance de la notion de patrimoine

Le projet s’appuie sur une manière attentive d’observer le déjà-là, d’en révéler ses qualités propres, sans se préoccuper des valeurs courantes du patrimoine. L’objectif de l’atelier n’est pas, en effet, de valoriser un héritage mais bien plutôt de sélectionner les éléments d’une situation construite à partir desquels il devient possible de faire projet.

  1. L’analyse à partir du projet

L’inspiration du projet ne provient pas tant d’une connaissance géographique, sociale ou économique du site et du programme que de l’exploration d’un thème architectural et de sa capacité à révéler les qualités et la substance du monde dans lequel les étudiant.e.s sont amenés à intervenir. L’inventaire et le relevé du déjà-là se doivent donc d’être d’emblée orientés.

  1. La transformation par analogie

La méthode analogique constitue une alternative à celles de fusion ou de juxtaposition issues de deux siècles de « construction dans le construit ». Elle permet d’élargir la gamme des rapports possibles entre existant et projet, souvent réduite à une tension entre héritage et création. L’existant peut ainsi être tout à la fois considéré comme ruine, source d’inspiration, matériau ou ressource.

  1. Le privilège de la situation sur l’objet

Les projets de la transformation portent aussi bien sur les constructions que sur les sols. À ce titre, ils n’accordent pas davantage d’intérêt à la matérialité des bâtiments qu’à celle de leurs extérieurs.

  1. Le collage

La technique du collage est privilégiée. Elle permet, dans la représentation des projets, l’association équivalente du neuf et de l’existant, sans que l’un ne s’efface au profit de l’autre. Le collage peut également contribuer à une économie de rendu, la description sélective de l’existant pouvant être incluse dans l’image du projet.

 

Forme urbaine

Alternatives

Paysage

Gouverance

 

 

Economie