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Le terrain d’étude est un site aux multiples lectures.
Situé à l’intersection de trois communes Coupvray, Chalifert et Lesches, cette zone humide s’inscrit entre deux secteurs de Marne-la-Vallée à l’urbanisation très différente. En premier lieu, le secteur III, aujourd’hui apparenté à la communauté de communes de Marne-et-Gondoire, dont le PLUi est tourné vers une planification aux enjeux environnementaux forts, tandis que le secteur IV, est lui dominé par le symbole même de la mondialisation qu’est Disneyland Paris. Face à ces enjeux, la réserve naturelle de Coupvray, réserve notable de biodiversité et habitat de multiples espèces des milieux humides, se trouve menacée : le maire de la commune porte un projet de port fluvial, aux abords du Canal de Chalifert, qui jouxte cette zone. En outre, ce projet aurait pour conséquence d’augmenter le risque d’inondations du site. De nombreuses associations de défense de l’environnement, mais aussi, plus largement des habitants des abords du site, sont mobilisés contre le projet, mais celui-ci continue d’avancer.
Ménager un milieu humide périurbain
Face à ces enjeux, ce projet de fin d’études propose de sanctuariser le parc de Coupvray et même de l’étendre. Il vise à l’émanciper de ses limites administratives, définies par le PLU actuel, et à l’étirer jusqu’aux abords des habitats et des grandes infrastructures qui fracturent le paysage.
Le projet assume la complexité du site, son aménagement détourné du projet du port fluvial : « faire loisir » mais loin des loisirs conventionnels.
Il s’agit ainsi de se situer entre deux logiques, renaturation et bétonisation, et ainsi de mener une dynamique d’entropisation vertueuse du site.
Concevoir un lieu pour divers publics sur différentes temporalités
Le site ainsi aménagé a pour vocation de faire se rencontrer et cohabiter dans un milieu périurbain plusieurs publics, humains et non humains : habitants des villages alentour, chercheurs étudiant les espèces végétales et animales présentes sur le site, agriculteurs, maraîchers et saisonniers agricoles, pécheurs et plaisanciers, touristes et randonneurs, SDF et autres personnes en quête d’un toit, forains, mais aussi la faune et la flore locales.
Générer un parcours ponctué de trois architectures « signal »
La réserve naturelle propose un parcours ponctué par trois architectures « signal », développées à trois points d’entrée du site. Chacune aura un rapport à son sol et à son environnement immédiat. Chacune accueillera les services de proximité nécessaires (sanitaires, accès à l’électricité, points douches).
Depuis le Bas Coupvray, une première tour accueille les randonneurs, expliquant les règles d’usages du site et proposant au sommet un point de vue sur les bassins de rétention et le canal. Aux abords de ce premier lieu, une permanence de Gardien du milieu humide sera organisée.
Aux abords de l’écluse et des anciennes bâtisses abandonées, un centre de recherche dans l’existant et une tour à oiseaux permettront d’étudier l’évolution du milieu humide.
Enfin, sur l’autre rive du canal, aux abords des parcelles agricoles, une troisième construction réinterprètera le hangar pour en faire un point de stockage d’outillage et de machines adaptés à une autre forme d’agriculture, plus raisonnée, loin des actuelles monocultures de blé et de colza. Agriculteurs locaux et maraîchers occasionnels pourront s’y rencontrer, et une permanence de conseil y prônera de nouvelles pratiques culturales.
Proposer une architecture qui ajuste les égards entre humains et non-humains
Ce projet se déploie en triptyque : trois observatoires de hauteur différente se répondent pour accueillir tout au long de l’année, selon différentes temporalités, une multiplicité de publics en interaction avec l’environnement naturel qu’ils sont invités à (re)découvrir, arpenter, observer, étudier, ressentir, contempler, et pour certains exploiter de façon respectueuse.
La colonne vertébrale de chacune de ces trois constructions est une structure en ossature bois qui supporte plusieurs boîtes chauffées dont l’usage varie en fonction de la période de l’année, de la semaine ou même de la journée (laboratoire de recherche ou lieu d’exposition le jour, lieu d’accueil la nuit par exemple). Autre pièce maîtresse de ces observatoires, l’escalier métallique et sa rampe de couleur jaune vif, guidant le regard de l’usager, tantôt venant s’enrouler autour de ces boîtes, tantôt s’introduisant au centre de la structure, pour amener le public vers les plateformes d’observation situées au sommet. Les trois structures se distinguent enfin par leur apparence extérieure : bardage en bois brûlé pour le centre d’exposition, tôle métallique pour le lieu de coopération agricole, et nichoirs, volière pour l’observatoire ornithologique.