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EAVT_TRANSFO_PFE_PANNEAUX_MAROT_CORALIE
Notre société, fondée sur l’anthropocentrisme, vit avec les animaux en les objectivant, qu’elle les domestique, les utilise ou les admire. Il s’agirait aujourd’hui, dans cette recherche, de penser le lien possible entre animaux et humains dans un contexte urbain, et dans un contexte de projet, et plus largement, de penser une nouvelle manière de faire société avec les animaux.
L’étude se propose ainsi de tenter de reformuler les relations en prenant pour cas d’étude un ancien hôpital, qui tient dans son étymologie même le terme d’hospitalité. Nous intéressant à un programme fondé sur la pratique du care, celui de la Thérapie par Médiation Animale, nous cherchons à imaginer comment un rapport à l’altérité entre humains et animaux pourrait tendre à une forme d’équilibre : comment le soin peut-il être mutuel ?
Pour réfléchir à un axe de réponse, nous situerons notre terrain d’étude dans l’ancien hôpital Saint-Jean, à Lagny-sur-Marne. Comme me l’a expliqué Aline Lachaux, responsable du projet de la ZAC Saint-Jean, la parcelle de l’hôpital, de treize hectares, s’est constituée au fur et à mesure des années, à partir de 1879, en suivant les besoins émergents de l’hôpital, sans schéma directeur. Suite au transfert des activités de l’hôpital de Lagny vers un nouvel hôpital à Jossigny, la majeure partie des services a déménagé pour laisser un site inoccupé d’environ dix hectares, fin 2012. Le site, en plein cœur de l’agglomération, a été repris par la communauté d’agglomération de Marne et Gondoire et la ville de Lagny pour être transformé en une ZAC, appelée la ZAC du Parc Saint-Jean afin, selon ses nouveaux propriétaires, de s’assurer du devenir de ce site et d’éviter qu’il ne devienne une friche. Ainsi, en 2016, un projet de déconstruction est mis en place pour redonner à la zone urbaine une atmosphère de parc qui sera très vite densifiée pour, selon le projet, créer un parc de 5 hectares dans lequel 69 000 m2 de logements de tous types, une école et une crèche, un service hospitalier, des commerces, un EHPAD, une chaufferie biomasse se supplanteraient. Je propose de créer un contre-projet hybride en exploitant les divers programmes ajoutés et déjà construits et en se positionnant contre les projets de densifications urbaines restant à construire. Comment, à partir du cas d’étude de la restructuration d’un hôpital, un espace de soin spécifique pour les humains peut-il se dans sa conception théorique et pratique vers un lieu de société inter-espèces ? Dès lors, comment déplacer penser le projet de transformation ?
L’attitude de fond en tant qu’architecte que je mets en place dans le mémoire mention recherche et dans le projet de fin d’étude est une attitude car-iste. En ce sens, le care est une approche des autres qui ne joue pas de la différence mais s’intéresse à pallier un besoin que l’on a reconnu et sur lequel on a porté attention. La théorie du care relève de la reconnaissance de ses propres besoins et de ceux des autres. Après avoir identifié le besoin, l’avoir pris en compte, il s’agit donc de proposer de nouvelles manières de faire projet qui seront ensuite re-questionnées dans la réception du soin apporté. Perçu comme un cycle, le processus car-iste, pour évoluer dans sa pratique, doit faire expérimentation et c’est précisément ce que nous nous proposons de faire dans ce projet de fin d’étude mention recherche.
Différents degrés d’inédit se situent dans la conception de la relation animal/humain que nous nous proposons d’expérimenter. Le programme, d’abord, se voit évoluer, passant d’une pratique itinérante à une plus sédentaire. L’inédit est également présent dans la pensée de l’architecture comme non pas uniquement créée pour les humains mais aussi pour les animaux et leur bien-être. Ensuite, l’inédit se situe dans le projet de transformation qui se propose de restructurer un espace architectural, une fonction et un parc pour faire place à une cohabitation inter-espèces et une nouvelle manière de faire société.